Le Kiosque

Ce projet est une réponse à l'appel à projet des Designer Français du 15 Juin 2020 sur le thème des masques grand public.

Nous sommes une équipe de designer hétéroclite composée de
Mathilde Vaillant (étudiante à l'ESADSE), Clémence Valade (designer produit), Valentin Bolla (Lead designer IBM) et Jean-Luc Beaufort (Architecte DPLG)

Notre réponse est autant un projet qu'une recherche en cours, une proposition de voir la crise sous un autre angle !

"Le Kiosque" propose une structure regroupant tous les besoins liés au masque. Il simplifie les rapports que l’utilisateur vit avec son masque au quotidien.

LES ORIGINES DU PROJET

En débutant nos recherches autour du masque, nous avons découvert une multitude d’inventions et de créations déjà existantes sur ce sujet.

Rapidement, notre intérêt s’est porté sur notre rapport à ce masque au quotidien.
Il fait désormais partie de notre routine mais nécessite une grande vigilance d’utilisation de notre part.
Le problème ne serait pas uniquement le masque mais plutôt ce qu’il implique en terme d’organisation et de nouvelles habitudes à prendre dans notre quotidien ?

EST-IL PERTINENT
DE SE FOCALISER SUR LE MASQUE ?

QU'EST CE QU'UN MASQUE
"GRAND PUBLIC" ?

La gestion du masque au quotidien apparaît comme une lourde charge mentale.

Il faut penser à gérer, ses stocks, le nettoyage dans le respect des règles, l’isolement des masques utilisés, être très consciencieux, acheter ou fabriquer des masques plus efficaces, plus pratiques, plus confortables, plus esthétiques… et à les jeter de la bonne manière.

Nous savons que les masques jetables sont polluants. Cependant les masques non jetables le sont aussi; car seulement utilisés une dizaine de fois. Les déchets autour du masque sont donc nombreux !

En France, nous avons actuellement besoin de 24 000 000 de masques par jour, dont le destin est au mieux d'être jeté aux ordures, au pire de finir dans l'océan. De plus, le recyclage est impossible car trop dangereux pour la santé des trieurs.

Les masques produit à grande échelle ont donc un coût énergétique et écologique immense. Non seulement lors de leur conception mais aussi à leur fin de vie.

Utilisation
Le masque amène son lot d'inconforts : Parfois la taille est trop grande, parfois trop petite, mauvais plaquage sur le visage, manipulation délicate, élastique douloureux, problème de buée sur les lunettes… les exemples ne manquent pas. Malgré cela, chaque utilisateur arrive souvent à trouver un modèle adapté à ses besoins ou à adapter le masque pour plus de confort.

Manipulation
Dans les transports en commun, lors d'une réunion, dans certains magasins, le masque est obligatoire. Il devient vite difficile de stocker des masques usagés sans contaminer son sac, sa poche, ou en préservant les qualités de protection…

Le problème n'est pas uniquement le masque,
mais plutôt ce qu’il implique en terme d’organisation et de nouvelles habitudes quotidiennes.

Si le masque n’est pas une simple phase temporaire mais une nouvelle norme, alors comment composer la vie post Covid-19 en compagnie de celui-ci ?
Comment apprivoiser ce nouveau compagnon de vie de manière plus intégré et fluide au quotidien ? Une fois conçu, consommé et jeté, que devient-il ?

Une nouvelle organisation de vie se dessine aujourd’hui afin d’assurer une meilleure sécurité sanitaire et de faciliter la consommation de ces nouveaux produits indispensables.

L'objectif est tout d'abord de composer avec les masques existants en tissus, en proposant une démarche plus responsable.

Au niveau individuel Le Kiosque propose une réutilisation suivant le principe des DIY, en diffusant des vidéos tutoriels aux personnes voulant réaliser leurs masques elles-même.
Dans le même esprit, une fois que le masque a été trop lavé pour préserver sa fonction première, des tutoriels proposent de le transformer en un autre objet.

Les possibilités sont multiples: une nouvelle trousse ? Une bourse ? Un chouchou ? L’élastique et le tissu retrouvent alors une nouvelle vie.

UNE SOLUTION DE RECYCLAGE

DES FUTURS MASQUES ÉCO-CONÇUS

La majeur partie des masques à usage unique est fabriquée à base de pétrole. La question du traitement des déchets et de la recherche sur les matériaux biodégradables sont d’autant plus d’actualité lorsqu'on parle des masques, utilisés par millions !

Il faut tout d'abord se méfier de la solution miracle des matériaux plastiques biodégradables, très controversée. La majorité de ce genre de plastique ne se décomposent pas car ils sont jetés au même endroit que les plastiques ordinaires.

Mais ne perdons pas espoir et allons à la recherche d’une matière première naturelle…!

Le Kiosque est un concept qui permet d’assurer la traçabilité du masque grand public de tout au long de son cycle de vie. C’est un service de proximité qui permet de faire de la location de masque en tissu réutilisable à la demande. Des points relais distribuent des masques en tissu et leur étui et les récupèrent une fois l’usage terminé. À la fin de son cycle de vie le masque est recyclé pour créer des matériaux de construction.

PROPOSER UNE SOLUTION DURABLE
À L'URGENCE ACTUELLE !

DU MASQUE POLLUÉ AUX
MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION

LES MASQUES DU FUTUR SERONT VERTS OU NE LE SERONT PAS !

Le Kiosque permet surtout une réutilisation des masques à l’échelle industrielle en récupérant ceux usagés. Le service centralise les déchets textiles afin de les revaloriser auprès d’entreprises diverses. La matière première du masque usagé est réutilisée industriellement.

Plusieurs type de recyclage sont possibles une fois les masques nettoyés :
Des entreprises peuvent transformer du tissu usé en brique isolante pour l'habitat, ou même recycler le tissu pour en faire des vêtements.

Les millions de masques nettoyés peuvent ainsi réintégrer la chaine existante du recyclage textile et réduire l'impact énergétique du masque.

Ce service de distribution de masque & étui permet d’accompagner le grand public dans un quotidien déjà saturé en terme de répartition du temps.
Ce nouvel équipement indispensable dans notre quotidien nous impose de fortes contraintes que nous avons du mal à bien respecter.

Face à ce défi, Le Kiosque est là pour soulager la charge liée à cette nouvelle habitude du quotidien. Le masque et son contenant sont disponibles dans de nombreux points relais. Dans une version cible du service on peut même imaginer un choix plus étendu de modèles de masques et une personnalisation possible.

Dans un premier temps, l’idée est de répondre aux enjeux liés à l’équipement du masque en toute circonstance, sa conservation, sa réutilisation et son recyclage dans un circuit fermé et sécurisé. Cette proposition de service ouvre la porte à de nouvelles réflexions qui méritent d’être approfondie et à d’autres possibilités.

Entretien
Le lavage est un problème majeur, autant matériel que psychologique. Tout d'abord il faut être équipé d’un lave-linge et pouvoir lancer des cycles de lavage à 60°C régulièrement, ce qui a un coût non négligeable sur notre budget. De plus, les nombreuses règles à respecter lors des lavages ajoutent un stress quotidien à l’usager.
On peut se demander si le fait d’assurer un suivi du nombre de lavage pour chaque masque ne pousserait pas plutôt à l’utilisation de masques jetables ?

Consignes
Il y a un manque d’information, voir des informations irréalisables concernant le masque :
Comment boire, manger, fumer, faire du sport tout en gardant son masque ? Faut-il porter le masque en extérieur ou juste dans les espaces clos ? Comment retirer son masque et le ranger sans se contaminer ?
Rester au fait des règles devient difficile.

PORTER UN MASQUE AUJOURD'HUI C'EST...

Psychologie
Être masqué c’est cacher son identité. D’ailleurs, en tant normal, cacher son visage dans l’espace public est interdit en France.
Ainsi, un sentiment de méfiance ou simplement des problèmes de communication non verbale se font sentir. La pression sociale est accentuée dans le quotidien avec les problématiques liées à l’usage du masque. Le jugement de l’autre en fonction du comportement est d’autant plus visible et propice à des tensions.
On peut imaginer, à juste titre, l'apparition imminente de maladies psychiques ou comportementales en lien avec ce nouvel usage du masque.

La réponse que nous proposons ici est une analyse systémique. C’est un travail de réflexion encore en cours qui propose une approche regroupant tous les besoins liés au masque dans le quotidien du grand public.

Plutôt que de construire un masque de plus, nous proposons un service qui accompagne notre vie masquée post-covid. Le produit proposé seul a montré ses limites. Pris de manière isolé, il n’est pas pensé pour être bien intégré dans l’usage et le contexte de notre quotidien.

Ne serait-ce pas le moment de penser un service de proximité capable de soulager les citoyens des responsabilités liées aux masques?

Le Kiosque est un service de proximité où l’utilisateur récupère ses masques propres et dépose ses masques usagés. L’utilisateur est ainsi déchargé des activités contraignantes qu’impose le masque: penser à ne pas l’oublier en sortant de chez soi, le laver tous les jours à 60°C, le manipuler et le conserver de la “bonne manière”, le jeter consciencieusement dans la bonne poubelle au bout d’un certain temps…

Le masque proposé par Le Kiosque est pensé dès sa conception pour pouvoir réutiliser les matières premières qui le composent en fin de cycle afin de créer des matériaux de construction. Une version cible du service pourrait même orienter ces matériaux à destination de projets sociaux.

Le coton et le lin peuvent être des solutions envisageables!
Le coton a une fibre claire et soyeuses, possède une grande souplesse, une bonne élasticité, une bonne résistance mécanique et un pouvoir absorbant plutôt bon.

Le lin possède de fines fibres, il apporte confort et fraîcheur, a une bonne résistance mécanique et un bon pouvoir absorbant.

Ces deux matériaux végétaux ont des propriétés intéressantes pour la création de masque.

Une idée déjà existante peut être
le masque Bio de Géochanvre, étant 100 % en matière végétale et à 95% d'origine française.
Il a été homologué par les services de l'Etat depuis le 29 mars 2020 pour la catégorie 2.

LES FIBRES NATURELLES

Les designers américains Elizabeth Bridges et Garrett Benisch ont élaboré un prototype de cellulose bactérienne.
La cellulose bactérienne est créée par une bactérie commune appelée xylinum acetobacter à la surface d’un liquide qu’ils habitent.
Celle bactérie peut être cultivée avec un peu d’eau, de thé, de sucre et un petit échantillon pour se nourrir et se développer.
Au fur et à mesure qu’elles se multiplient, elles tricotent des fibres de cellulose en une seule membrane.

Il est donc possible de concevoir de futur masques ecoconçus et fonctionnels !

Certains fabricant s'allient même à des causes environnementales ou sociales pour faire de l'achat d'un masque un geste charitable. Porter un masque peut alors être le signe extérieur d'un engagement social, redonnant une place à la personnalité.

Le Kiosque s'engage à soutenir la recherche et à proposer aux usagers des produits sains pour eux comme pour la nature !

DISPONIBILITÉ, NETTOYAGE, RECYCLAGE, ENGAGEMENT SOCIAL...
LE KIOSQUE NOUS PERMET D'AVANCER MASQUÉ,
MAIS PAS STRESSÉ !

IL EST LÀ POUR SIMPLIFIER LES RAPPORTS QUE L'UTILISATEUR VIT AVEC SON MASQUE